Première sortie d'Erispoë

Akemi avait été réveillée par le chant de l'oiseau ce matin. Miaulant, elle s'était agitée entre les draps. Elle resta un instant entre les vapeurs du sommeil et la fraicheur du petit matin, à écouter l'oiseau, non loin de son oreille. Elle sourit, l'oiseau était parti...
Elle resta un moment, lovée dans la chaleur des draps, elle avait un lit pour elle toute seule aujourd'hui, mais l'oiseau ajoutait comme une présence à ses cotés.
"Chante chante petit oiseau...j'ai besoin de ton chant mélodieux...il est ma joie du matin, la gaieté de mon après-midi, et ma tendresse du soir..."
Elle finit par se lever, retirer sa robe de nuit, et donner le sein au petit Erispoë affamé. Quand ce fût fait, elle s'habilla, habilla le bébé, et rejoignit sa petite Marzina. La jeune fille aux cheveux blonds avait choisi un livre de poésie. Elle voulait faire un tour au jardin. Akemi habilla chaudement Erispoë, le mit dans un couffin de paille tapissé de drap blanc, et portant le couffin sous le bras, tenant Marzina de l'autre, ils arrivèrent au jardin. Akemi étendit une couverture sur l'herbe haute. Elle s'y assit et posa le couffin à ses cotés. Marzina semblait toute contente d'avoir un petit frère. Elle le regarda un instant dormir, et puis prit son livre, et choisit une poésie.
"Lis-moi celle-là maman!"
Akemi lut le titre.
"Si une étoile savait aimer..."
Marzina sourit de son air de petite fille rêveuse. Et pendant que sa mère lisait, elle partit gambader non loin, parmi les papillons blancs, les papillons jaunes, les papillons oranges...Parmi les coquelicots carmin, les oeillets multicolores, et les marguerites au coeur d'or...Remuant ses cheveux d'or au vent, sa petite robe jaune frappée de la lumière du soleil, brodée de petites fleurs, et ses yeux gris grands ouverts, rieurs, essayant d'attraper une sauterelle, une souris, ou un papillon...

Citation :

Si une Etoile savait aimer...

"Redescends de ta Lune!
Tu es monté si haut,
Je n'arrive plus à t'atteindre!"
De la Terre, je t'envois des baisers,
De là-haut, tu ne vois pas mes larmes...
"Reviens-moi mon Etoile!"
Car même si le Soleil,
Me fait des avances,
Même s'il est beau,
Même s'il est chaud,
"Rien ne saura remplacer,
Ton éclat si doux à mes yeux!"
Il ne fera jamais chanter,
Le carillon de mon coeur,
Car une seule personne en connait
"La musique...
Ne l'entends-tu pas?"

Marzina revint vers sa mère en courant.
"Tu as aimé mon chouchen adoré?
_Oui...j'aime beaucoup!"
Akemi sourit. Un coup de vent souffla, vit s'envoler le chapeau de paille de Zina, le ruban dans les cheveux d'Akemi, et la page de poésie.
"Oh maman! Ca s'envole!"
La petite courut, attrapa son chapeau, retrouva le ruban sur une fleur des champs, mais vit le poème s'envoler devant son nez, et s'élever loin dans le ciel, tourbillonant au rythme du vent.
"Je l'ai pas réussit...l'est envolé maman...revint penaude l'enfant sage.
_Ce n'est pas grave chouchen, il est parti rejoindre...sa voix se perdit dans un murmure alors qu'elle souriait.
_...l'étoile? demanda la jeune fille curieuse.
_Probablement ma chérie..."
Elle se leva, reprit la couverture, le couffin, et tenant la main de la petite fille, rentra au château.
"Tu crois qu'elle est malheureuse, la petite fille de la Terre môman?
_Je ne crois pas chouchen, puisque l'Etoile est là, tous les soirs, à la réchauffer de sa lueur..."
Leur conversation se perdit parmi le bruit des feuilles légèrement agitées par le vent chaud d'été.

(Copyright spécial sur le poème que j'ai écrit moi-même :p)